Ce 5 février la première réunion de crise sanitaire de l’année a eu lieu à l'AEFE. Le Sgen-CFDT de l’étranger a alerté la direction de l’Agence. La fatigue et l’inquiétude des personnels bloqués à l'étranger augmentent considérablement dans les pays où la crise sanitaire s’aggrave.
Ce 5 février a eu lieu la première réunion de crise sanitaire à l’AEFE de l’année. Le Sgen-CFDT de l’étranger a alerté la direction de l’Agence au sujet des difficultés accrues vécues par les personnels de l’étranger. Le Comité technique du 11 février a poursuivi le traitement d’autres questions. La fatigue et l’inquiétude des personnels augmentent considérablement dans les pays où la crise sanitaire s’aggrave. Le directeur général de l’Agence, Olivier Brochet, a souligné le travail pédagogique des personnels. Début février, 53% des établissements du réseau effectuent leur enseignement à distance, avec des modalités variables et adaptatives.
Les restrictions importantes de la mobilité des personnes dans le monde entier s’accompagnent d’une baisse importante du trafic aérien. Des questions nouvelles émergent, encore sans réponses, notamment au sujet des vaccins
Des mesures efficaces dans les services centraux mais des équipements limités
Essayant d’éviter un reconfinement, le gouvernement français a décidé de restreindre la circulation à destination de la France. Ses ressortissant·es sont touché·es par ces mesures inédites. Parmi les mesures qui visent à éviter un confinement, on note le renforcement du télétravail.
Dans les services centraux le taux de présence est déjà compris entre 23 et 30%, ce qui est supérieur à la moyenne du MEAE. Le faible nombre de contaminations depuis la rentrée révèle l’efficacité de la mise en place du télétravail.
Ceci dit, pour des raisons financières, tous les postes ne peuvent pas être équipés d’écrans adaptés et seuls les personnels le nécessitant pour des raisons médicales les ont obtenus. Les transferts d’appels doivent pour les mêmes raisons de coût se faire sur des postes fixes et non des téléphones portables. Dans la mesure où le télétravail n’est pas à 100% , il n’est pas possible d’emprunter du matériel.
En revanche, pour la DRH, la fourniture d’Itineo à tou·tes facilite grandement le télétravail.
Des questions soulevées par les vaccinations
Les personnels des établissements à l’étranger ne bénéficient pas de priorité vaccinale, sauf politique particulière du pays d’exercice. La politique française repose en effet sur le principe de la subsidiarité, et les personnels de l’éducation ne sont pas prioritaires en France. Le MEAE a engagé une réflexion pour organiser à échéance lointaine des approvisionnements en vaccins, mais elle n’est pas d’actualité.
Le gouvernement souhaite traiter la question de la liberté vaccinale en lien avec les autres gouvernements européens en cas d’intervention nécessaire auprès d’états tiers. De même, la France ne recommande de se faire vacciner que par les vaccins reconnus par les autorités françaises. À ce jour aucune obligation vaccinale n’a été annoncée pour les usagers des établissements scolaires, mais si des questions se posent localement, il est très important de les faire remonter aux postes diplomatiques qui suivent de près les questions et transmettront à l’Agence.
En Espagne, il est nécessaire de s’affilier à la sécurité sociale espagnole pour se faire vacciner, ce qui oblige à renoncer à bénéficier de la sécurité sociale française. Sans éléments de réponse pour le moment, Olivier Brochet promet de s’occuper de cette question.
Les conséquences du décret du 29 janvier sur la mobilité
La crise sanitaire impacte considérablement les personnels de l’AEFE. Le directeur a adressé une note à l’ensemble des personnels en matière d’accès au territoire français reprenant les éléments du décret. Il y recommande fortement de ne pas quitter le pays d’exercice, même vers un autre pays que la France. Les personnels français sont très impactés par ces mesures qui interdisent de fait, hors UE, de se déplacer pendant les vacances de février et de recevoir sa famille.
Des quatorzaines non remboursées
Il ne sera pas possible de demander aux établissements d’engager des mesures financières pour des remboursements de tests et de quatorzaines pour les prochains congés. Cette mesure est d’autant plus mal accueillie que de nombreux personnels ne sont pas partis en congés cet été. Leur ressentiment est d’autant plus grand que la quatorzaine a finalement été prise en charge à la rentrée 2020 pour les personnels détachés et leurs familles.
Attention aux dérives de l’enseignement à distance
Les intempéries récentes empêchant de se déplacer, l’enseignement à distance a été généralisé à Madrid avec l’accord des personnels. Il est toutefois important de lui fixer des limites strictes et d’encadrer son usage. En effet l’EAD ne doit pas être proposé systématiquement en cas d’absence ponctuelle d’un·e élève. Il occasionne un surcroît de travail important.
Olivier Brochet propose de voir au cas par cas et d’y réfléchir à la sortie de crise de façon générale. Le cadre réglementaire n’a pas changé et il n’est pas possible de contraindre des enseignant·es à réaliser des cours en visioconférence.
L’adaptation des examens fera l’objet d’une information d’ici quelques jours.
L’avis du Sgen-CFDT de l’étranger
Ces rendez-vous réguliers de crise sanitaire à l’AEFE se tiennent à la demande du Sgen-CFDT. Ils sont fondamentaux. Les urgences successives mettent à mal le dialogue social. Le Sgen-CFDT a demandé le maintien en 2021 et l’élargissement du soutien psychologique en ligne à l’ensemble du réseau.
Le Sgen-CFDT demande la juste prise en charge des frais occasionnés par la crise sanitaire. Ils sont souvent en relation avec l’exercice du métier des personnels de l’Agence. Cela concerne en particulier les frais de quarantaine, de tests, de vaccination et de transport aérien.