Ce 5 décembre 2023, s’est tenue la quatorzième réunion de l’OBEP (Observatoire pour les élèves à Besoins Éducatifs Particuliers) au siège de l’AEFE.
Le groupe de travail de l’OBEP qui s’est tenu à l’AEFE a tout d’abord présenté un état des lieux. La directrice générale de l’AEFE Claudia Scherer-Effosse a présidé ce observatoire. Elle a mis en exergue le souci de bien-être des élèves et des personnels. Madame Scherer-Effosse a aussi insisté sur la nécessité de renforcer la formation. Enfin, elle a relevé l’importance de trouver des pratiques innovantes de formation pour prendre en charge les élèves à besoins éducatifs particuliers.
L’inclusion doit devenir un atout pour les établissements français à l’étranger
L’enquête EFE menée en début d’année au sujet des élèves à besoins particuliers montre que l’enseignement français à l’étranger n’apparaît pas comme privilégiant particulièrement l’inclusion.
Une meilleure identification des élèves à besoins éducatifs particuliers
La hausse des élèves identifiés comme particuliers EBEP (élèves à besoins éducatifs particuliers), notamment dans le primaire, montre une avancée vers l’inclusion. Les chiffres révèlent que la nationalité de l’élève n’est pas une donnée significative : français et non-français sont indifféremment signalés comme relevant d’un accompagnement.
En 2019, les EBEP représentaient 6 % du nombre d’élèves du réseau. Ils sont aujourd’hui 9% ce qui correspond à un total de 39 000 enfants.
Dans le même temps, le nombre d’accompagnant·es a doublé, soit actuellement plus de 2300 personnes.
AEFE – OBEP Multiplier la formation pour les AESH
L’objectif est d’articuler les offres de formation qui existent au niveau local avec les formations AEFE. Ainsi, une dynamique de mutualisation s’instaurera grâce à la formation d’une communauté des AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) qui inclue référents EBEP et personnels de direction des écoles.
Un outil encore peu utilisé
Les établissements ne se sont pas encore complètement approprié l’outil Qualinclus. L’AEFE a rédigé un guide spécial de cet outil pour les établissements de l’étranger.
Si 55% des établissements déclarent avoir mis en place le pilotage de l’inclusion, ils ne sont que 2% à s’être saisis de l’outil Qualinclus.
AESH – Le financement et les problèmes dus au décalage de la prise en charge
Le coût des salaires des AESH est pris en charge pour tous les élèves français depuis la circulaire du 13 aout 2021. Cependant, il faut souvent attendre plusieurs mois avant qu’elle ne prenne effet.
Or les retards de versement ne doivent pas pénaliser les familles en difficulté. Dans les faits, les parents en viennent parfois à retirer leurs enfants de l’établissement. Ou parfois, ce sont des accompagnant·es qui ne sont payé·es qu’au bout de quelques mois.
L’AEFE a envoyé un courrier à ce sujet aux directions des établissements. Elle les incite à prendre en charge les premiers mois de salaires des AESH. Il s’agit de couvrir notamment les boursiers 100 % une fois que les parents ont reçu la notification de la MDPH (Maison Départementale pour les Personnes Handicapées). Il n’y a aucun risque puisque l’établissement recevra ensuite le remboursement. Cependant, les établissements n’acceptent pas toujours de faire cette avance. Et trop souvent les élèves ne bénéficient alors pas de l’accompagnement auquel ils ont droit.
AEFE OBEP – L’école inclusive et le sport
Enfin, un dernier point abordé a mis l’accent sur l’inclusion dans les actrivités sportives. En effet 2024 sera l’année du sport et l’OBEP en a fait sa focale thématique pour l’année scolaire en cours.
Aussi il s’agit de mettre tous les moyens pour atteindre une égalité d’accès de tous et toutes à toutes les disciplines sportives : adapter les règles, modifier l’environnement, créer de nouvelles pratiques. Aucun·e élève ne doit rencontrer un obstacle pour participer aux activités sportives. Le groupe de travail a présenté des propositions concrètes. Celles-ci qui mettent en jeu la créativité en vue d’un environnement sportif inclusif.
L’avis du Sgen-CFDT
Les Sgen-CFDT souscrit à cette ambition de faire de l’inclusion un atout de l’enseignement français à l’étranger. L’accueil des élèves à besoins éducatifs particuliers passe par deux volets : le développement et la diffusion des outils pour identifier les besoins d’une part, et d’autre part une formation ciblée accessible à tous les partenaires de l’accompagnement.
Le paiement des AESH par les familles des élèves français en amont de la prise en charge par l’AEFE constitue un vrai obstacle. Le retard fragilise grandement les dispositifs.
Pour le Sgen-CFDT les chefs et cheffes d’établissement doivent s’engager plus avant : l’école ne doit pas laisser un enfant de côté.
Lire le dernier compte rendu sur l’OBEP (15 mars 2023)