Le président de la république a décidé de réouvrir le dossier retraite dès cette rentrée afin de retrouver l’esprit de la réforme, ADN politique du macronisme ! Cette réforme se veut un marqueur fort de ce début de second mandat.
Le président veut agir vite sur la retraite en tant que marqueur politique. Après avoir envisagé l’adoption d’un texte par amendement au projet de loi de finances de la sécurité sociale, il a finalement écarté cette possibilité. Une décision prise en fonction des tensions internes à sa majorité. L’exécutif s’oriente dorénavant vers un projet de loi qui sera soumis au parlement en début d’année prochaine. Des échanges avec les partenaires sociaux et forces politiques se tiendront jusqu’à la fin de l’année.
La représentation nationale devrait étudier le futur texte avant l’été. Le président considère que sa proposition fait partie de l’un des engagements forts de sa campagne électorale, confirmé par sa majorité certes relative à l’Assemblée nationale.
Une réforme adoptée aux forceps : possible usage de l’article 49-3
L’usage de l’article 49-3 de la constitution qui permet l’adoption d’un texte sans vote des députés pourrait traduire la détermination présidentielle. L’évocation récente d’une dissolution de l’Assemblée nationale en cas d’adoption d’une censure constitue un moyen de pression sur les forces politiques représentées. Elle marque la détermination de l’exécutif pour cette réforme.
Votre syndicat dit NON au projet politique de réforme de la retraite
Sur le fond, le projet porté par le président est d’abord marqué par un changement d’approche du dossier. Celui-ci, après avoir privilégié une approche systémique lors du premier mandat propose une méthode plus classique. En l’occurrence, il privilégie une réforme paramétrique. Il considère le recul de l’âge de départ à la retraite comme la bonne solution. Son projet consiste à travailler plus longtemps pour partir à la retraite avec un nombre de trimestres plus conséquent afin d’assurer les équilibres nécessaires. Les gouvernants évoquent un départ à 64 ou 65 ans, un départ lissé sur une période non encore déterminée.
Cette réforme de la retraite est-elle nécessaire? Le projet est-il juste ?
Le conseil d’orientation des retraites (COR) évoque à terme des déficits du système de répartition des retraites de l’ordre de 9M. Les évolutions conjoncturelles, non prévisibles, d’ordre démographique, économique… peuvent contredire ces données macroéconomiques. Aujourd’hui, les comptes sont à l’équilibre. La loi Touraine de 2014, appliquée depuis 2020, prévoit une augmentation très progressive du nombre de trimestres nécessaires pour toucher une pension à taux plein.
La question des retraites : une question de société
- Quel pourcentage du PIB veut-on consacrer au financement des retraites ? Aujourd’hui le taux est d’environ de 13%.
- Comment prendre en compte celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt, à 17 ou 18 ans ?
- Comment définir des critères objectifs de pénibilité au travail ?, quelles sont les professions concernées ?
- Comment tenir compte des carrières hachées, pénalisant tout particulièrement les femmes ?
- Comment revaloriser les petites retraites et financer le minimum vieillesse à 1 100€, engagement présidentiel ?
Le Sgen-CFDT de l’étranger à l’écoute
Les échanges prévus avec les partenaires sociaux commencent dans quelques jours. Seront-ils un moment fort de la réforme, débouchant sur une véritable négociation entre des partenaires ne partageant pas le projet initial du gouvernement ?
Assisterons-nous, au contraire à un simple rituel disqualifiant les uns et les autres ? Le Sgen-CDT de l’étranger sera particulièrement vigilant sur le déroulement des négociations : chaque adhérent·e contribuera à notre positionnement final.
Télécharger le tract : 65 ans, c’est non !
Lire l’article précédent sur les retraites