Recrutement dans l’éducation nationale : Il faut agir de toute urgence

Le métier d’enseignant n’attire plus et l’État se retrouve à gérer une situation de crise dont il porte la responsabilité. Il y a urgence à prendre des décisions fortes face à une crise sociétale.

Communiqué de presse du Sgen-CFDT sur la situation du recrutement dans l’Éducation nationale.

recrutement


Le Sgen-CFDT demande une série de mesures à plus ou moins long terme : revalorisation significative des salaires des débutants mais aussi tout au long de la carrière pour donner des perspectives aux enseignants, augmentation de la prime d’entrée dans le métier, aide au logement.

Le sujet n’est pas que financier

Les conditions de travail et l’état de l’école dans notre pays nécessiteront de vrais débats, totalement absents de la campagne présidentielle.
La formation initiale est un autre chantier qui nécessitera d’importantes réorientations pour travailler à une véritable attractivité des métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation dès la licence.

Le Sgen-CFDT attend du nouveau gouvernement des mesures significatives et contractuelles.

Tous les postes ouverts aux différents concours pour devenir professeur ne seront pas pourvus cette année. Dans beaucoup de CAPES (concours pour devenir enseignant du second degré), il y a déjà moins d’admissibles que de postes ouverts.

  • Mathématiques : 816 admissibles pour 1035 postes ouverts.
  • Allemand : 83 admissibles pour 215 places disponibles.
  • Pour le premier degré, les académies de l’Île-de-France sont particulièrement impactées : à Versailles, un millier de candidats seulement pour plus de 1500 postes ouverts au recrutementCe phénomène n’est pas nouveau mais il s’accentue d’année en année et il provoquera des situations préoccupantes dès la rentrée prochaine dans les écoles primaires ou dans les établissements du second degré : absence d’enseignants devant les élèves, remplacements quasi impossibles.
    Le recours aux contractuels, largement utilisé ces dernières années, ne suffira pas.

    Pour le Sgen-CFDT, déjà en 2021-2022 de trop nombreux élèves ont été privés d’enseignants parfois pendant plusieurs mois, sans que le gouvernement prenne les mesures nécessaires pour assurer partout le service éducatif dû à la population. D’autre part, le paradoxe est total : les concours ne remplissent plus leur rôle de sélection alors qu’ils peuvent permettre de recruter des étudiants insuffisamment formés !

Le métier d’enseignant n’attire plus et l’État se retrouve à gérer une situation de crise dont il porte la responsabilité.
La session de 2021 a logiquement impacté le vivier de 2022 mais le déplacement du concours en fin de M2 cette année n’explique pas tout.
À bac +5, les enseignants débutants sont à 1,1 fois le SMIC : un salaire nettement insuffisant pour des fonctionnaires de catégorie A au vu des enjeux et des responsabilités de leur métier.

Il y a urgence à prendre des décisions fortes face à une crise sociétale.

CP n°4 du 13 mai 2022