Le lycée français de Varsovie, créé en 1919 et rouvert en 1954 après sa fermeture en 1939, est le seul établissement d’enseignement français en Pologne. Point de situation.
Le Lycée français de Varsovie a été placé en gestion directe de l’AEFE en 2020. Il faisait en effet face à des problèmes immobiliers et juridiques. Or, l’association parentale de droit français gestionnaire conventionnée avec l’Agence n’était pas en mesure de les résoudre. Mais aucun des scénarios écrits à l’époque ne s’est réalisé. Et la communauté scolaire est inquiète.
AEFE – Lycée français de Varsovie : des personnels inquiets
En visite auprès des personnels, le Sgen-CFDT de l’étranger a écouté les craintes des collègues sur l’avenir de l’établissement. Les collègues ont presque pu préserver leur pouvoir d’achat malgré le contexte économique inflationniste. De même, jusqu’à présent, l’Agence a maintenu le nombre de postes. Cependant, l’avenir est peu clair.
Un immobilier incertain
Le lycée René-Goscinny de Varsovie est actuellement situé sur deux sites. La direction et le second cycle sont sur un terrain appartenant à la France. Mais le primaire est installé sur un terrain dont le bail expire en 2025. Malheureusement, un ambitieux projet conçu dans les années 2010 est tombé à l’eau. Ainsi, les locaux comme les équipements ne sont plus à la hauteur des attentes des familles. Point sensible face à la concurrence d’un système scolaire polonais redressé et à des établissements internationaux de haut niveau.
Des effectifs en berne
Les effectifs totaux, qui avaient culminé à près de 900 élèves, sont en décrue régulière (moins de 700 à cette rentrée 2024) et l’évolution du primaire augure mal de l’avenir.
Lycée français de Varsovie : une gouvernance AEFE trop centralisée
Beaucoup de membres du personnel se plaignent de ne pas être associés aux réflexions sur les transformations en cours. Ils s’interrogent sur les moyens mis en œuvre en termes de communication et de relations publiques. La direction administrative et financière balaie souvent d’un revers de main leurs propositions d’économie. Une gouvernance moins verticale aurait permis au cours de toutes ces années d’être plus agile et plus efficace.
Ils constatent des crispations dans les relations entre certaines catégories de personnels et espèrent une amélioration des relations humaines.
Travail avec l’ensemble des interlocuteurs
Le représentant de la CFDT a rencontré avant son départ la nouvelle chargée de mission géographique des services centraux de l’Agence. Lors de son séjour en Pologne, il a largement échangé avec les collègues et la direction. Il a également été reçu par le conseiller de coopération et d’action culturelle et l’attaché de coopération éducative de l’ambassade de France. Il a rencontré des parents membres du conseil d’administration de la Fondation créée parallèlement à la mise en place d’un EGD.
Des militants syndicaux actifs
Un groupe de collègues assure une présence syndicale active en réunissant les adhérents directs à la CFDT et les membres de la section locale du syndical polonais Związek Nauczycielstwa Polskiego (ZNP).
Ils ont abordé de nombreux sujets lors des rencontres organisées durant ce séjour : conditions de travail, formation professionnelle, harcèlement, etc.
Tous demandent que l’Agence définisse clairement un projet stratégique à moyen et long terme pour l’avenir du lycée, qui réponde aux nécessités d’un service public de qualité, attrayant pour les familles concernées ou susceptibles de l’être, comme pour les personnels. Il n’est pas acceptable que la Pologne, 5e pays le plus peuplé de l’Union européenne et le 6e État membre par sa richesse, ne dispose pas d’un établissement d’enseignement français d’excellence satisfaisant aux standards les plus exigeants, alors que le contexte politique et économique bilatéral est favorable.