Hausse des effectifs, projet d’homologation et réalités du quotidien pour les personnels.
L’année s’annonce active au Lycée français de Bangkok, seul établissement conventionné AEFE en Thailande. Les effectifs progressent nettement et le dossier d’homologation avance. Très nombreuses et nombreux sont les collègues qui veulent rester dans cet établissement aux élèves attachant·es.
Mais derrière cette réussite, les personnels évoquent un quotidien plus contrasté. Rien n’est jamais parfait : cohésion à renforcer, démarches administratives lourdes et difficultés d’adaptation. Au-delà du réel plaisir à travailler dans cet établissement, la CFDT s’est interrogée sur ce qui pouvait constituer l’envers du décor. Et qui pouvait être communiqué aux candidates et candidats au départ.

AEFE – Thailande : des effectifs en hausse au Lycée français de Bangkok
L’établissement compte 157 élèves de plus cette année.
Les effectifs augmentent de 8 % au collège et au lycée, et de 3 % sur l’ensemble.
Les indicateurs de rentrée sont bons
Après le projet pédagogique mené l’an passé, l’équipe se concentre désormais sur le dossier d’homologation.
Maternelle en retrait
La maternelle reste le point faible. En effet, la concurrence des deux écoles partenaires du centre-ville freine le recrutement d’élèves à ce niveau. Plutôt que d’apporter en valeur ajoutée, l’émergence de nouveaux établissements totalement privés rend parfois la situation plus complexe. De fait, l’offre éducative diffère dans ce qui s’apparente à une compétition, avec une offre du privé/privé mieux-disante financièrement et davantage bilingue. Cette situation de non complémentarité, loin d’être unique, est déplorée dans plusieurs pays.
Cohésion d’équipe à renforcer
Plusieurs collègues évoquent en ce début d’année un collectif de travail pas toujours soudé. Ce constat formé par certain·es n’est pas nouveau, mais il appelle une vigilance continue.
La CFDT préconise des temps d’échange réguliers et un dialogue ouvert pour consolider la cohésion d’équipe. De fait, la création cette année d’un poste de proviseure-adjointe D1 apportera une valeur ajoutée attendue.
Fin de détachement et sentiment de contrainte
Les personnels en fin de détachement vivent pour certains difficilement la situation. Ils perçoivent négativement les communications institutionnelles en vue d’un retour en France. Ces annonces se font en effet parfois contre la volonté des intéressé·es. Ils·elles ne souhaitent pas rentrer. Crainte sur les conditions de reprise, d’affectation en France et de changement de vie pour les enfants, crainte d’une éventuelle perte financière.
Visas : sortie parfois obligatoire, renouvellement régulier et stress administratif
Plusieurs agents signalent des problèmes de visa. Une sortie du territoire obligatoire pour les personnels détachés peut s’imposer , faute de disposer du visa adéquat. Les rendez-vous afin de renouveler son titre de séjour, même lorsqu’on est en recrutement local, marié·e avec un·e national·e et qu’on dispose d’un emploi stable ne donnent pas de sentiment d’inclusion. Ces démarches pèsent à certain·es qui pour autant n’entendent pas quitter le pays.
Coût de la vie maîtrisé mais inégal
Etre jeune enseignant·e et célibataire, même en recrutement local constitue la garantie d’un séjour agréable, avec un ressenti de confort et de facilité. Vivre à proximité du lycée coûte par ailleurs moins cher que vivre au centre-ville : les loyers varient en effet du simple au double. Mais, jeunes et célibataires préfèrent vivre dans un quartier animé tel que Sukhumvit. Et se déplacer à scooter.
Cependant, la situation change quand on décide de vivre une expérience d’expatriation en couple ou en famille. Lorsqu’on a un enfant, les frais de scolarité, même réduits à 35 %, restent un poids pour un seul salaire. Et quand le·la conjoint·e n’a pas d’emploi, la situation se tend financièrement.
Santé et protection sociale
La CFE est prise en charge, mais la complémentaire santé reste indispensable.
Une couverture familiale complémentaire coûte environ 100 € par mois/personne. Comme les hospitalisations sont chères, la prudence s’impose.
Conjointes et conjoints : engagement ou isolement
Le marché du travail thaï est très fermé. Certain·es conjoint·es trouvent leur équilibre dans le bénévolat, dans le respect de la règlementation en vigueur. D’autres, qui devraient être en activité professionnelle, subissent isolement et dépendance financière. Dans de telles situations, des déséquilibres familiaux peuvent survenir à l’étranger. Et qu’il s’agit de bien anticiper.
Bangkok : une ville sûre mais peu intégratrice
Bangkok reste une ville sûre et accueillante. Les femmes et les adolescent·es y circulent sans crainte. En ce sens, il y fait bon voir grandir ses enfants adolescents.
Mais il est souligné que l’intégration dans la société thailandaise reste difficile, notamment en raison de la barrière linguistique forte. Enfin, la pollution et le bruit peuvent peser sur la qualité de vie.
La CFDT remercie les collègues de tous statuts pour la qualité renouvelée de leur accueil
La CFDT continuera d’agir auprès des décideurs pour revenir sur la limitation du temps de séjour qui pèsent sur les personnes comme sur les établissements
AEFE Thailande – Les conseils des collègues du Lycée de Bangkok avant de partir
- Évaluer le budget logement et scolarité.
- Anticiper les démarches de visa et d’assurance santé.
- Prévoir un projet personnel ou bénévole pour le conjoint.
- Se renseigner sur la vie réelle à Bangkok, au-delà de la première impression.
Lire l’article précédent publié sur le Lycée français de Bangkok