AEFE – Commission Nationale des Bourses

Les 16 et 17 décembre 2025, la Cfdt Éducation monde a participé à la commission nationale des bourses, rythme sud et rythme nord, de l'AEFE.

La commission nationale des bourses scolaires de l’AEFE s’est réunie les 16 et 17 décembre 2025 pour examiner les propositions formulées par les conseils consulaires des bourses.C’était la 2nde réunion pour la campagne 2025-2026 des pays du rythme Nord et la 1ère 2026 des pays du rythme Sud

Le budget des aides à la scolarité (bourses scolaires et aides au financement des AESH) est financé par le programme 151 pour les Français à l’étranger.
Pour 2026, ce budget devrait être légèrement augmenté pour faire face aux besoins en AESH.
Au total, pour l’année 2025/26 à l’Aefe, 18 000 enfants ont pu bénéficier de ces bourses.

AEFE – Diminution globale des demandes de bourses

Cela s’explique par plusieurs facteurs. Tout d’abord, la diminution du nombre d’élèves français dans l’ensemble du réseau depuis la crise du Covid et la multiplication des crises politiques en Afrique et au Moyen-Orient. Mais aussi le choix de certaines familles françaises de scolariser leurs enfants dans le système local ou d’autres écoles internationales moins onéreuses, lorsque les bourses ne couvrent pas 100 % des frais de scolarité.

L’attribution des bourses scolaires s’appuie sur un certain nombre de critères financiers, évalués en Indice de Parité du Pouvoir d’Achat. Pour certaines associations de parents, ces critères sont opaques et de plus en plus restrictifs. La complexité des dossiers peut aussi expliquer la diminution des demandes de bourse. Les seuils de patrimoine mobilier et immobilier sont discutés en fonction des pays.

Inquiétudes des parents

Les associations de parents ont exprimé leurs vives inquiétudes face à l’augmentation prévue dès 2026 de la part des pensions civiles des détachés que devront payer les établissements conventionnés et les EGD. Cela ne manquera pas d’avoir de lourdes conséquences sur les frais de scolarité et par conséquent sur les bourses scolaires. Elles regrettent que les parents soient vus comme la variable d’ajustement. Or nombreux sont ceux attachés aux valeurs du réseau dont celui de la mixité sociale. Ladite mixité est permise notamment par ce système des bourses (et la gratuité pour les personnels de droit local pour lesquels la CFDT Education Monde se bat). Soulignons en outre que ces enfants coûteraient plus cher en France que boursiers à 100% dans le réseau. L’Agence est consciente de ce risque et cherche à trouver des solutions.

Bourses – Lutter contre la fraude

Les Postes déploient beaucoup d’efforts pour lutter contre la fraude. Les visites à domicile, bien que n’entrant pas dans le calcul des barèmes, permettent aux services consulaires de déceler des situations d’extrême précarité. Ou, au contraire, de mettre en doute certaines déclarations.

AEFE – Concurrence croissante des établissements partenaires

Le tour du monde des commissions de bourses révèle l’ampleur de la concurrence des établissements partenaires en termes d’effectifs. Globalement, les établissements conventionnés et EGD perdent des élèves au profit des partenaires. C’est particulièrement le cas pour le secteur Amérique, mais de plus en plus également au Moyen-Orient, au Maghreb et en Afrique.

Il existe certes des cas de dérogation pour accorder des bourses à des enfants, scolarisés dans des établissements non homologués. Par exemple, lorsque les établissements sont trop loin ou pour des établissements en cours d’homologation (comme au Mexique ). Mais, ces dérogations se multiplient et interrogent.

A juste titre les parents s’interrogent sur cette évolution qui pourrait à terme dévoyer l’utilisation de l’argent public via les bourses. En effet, pourquoi le contribuable français financerait le choix de mettre ses enfants dans un établissement homologué partenaire plus cher, alors qu’il existe des établissements conventionnés moins chers dans la même ville ? La question d’un meilleur encadrement de l’homologation est donc également au cœur du système d’attribution des bourses comme de la pérennité du réseau historique.

Commission Nationale des Bourses – Tour du monde

Aux États-Unis

L’inadéquation des barèmes au regard du contexte local renforce la concurrence des établissements d’immersion mis en place dans le cadre d’une coopération bilatérale. En effet, certaines familles ont des revenus considérés comme élevés au regard des critères français, mais faibles au regard du coût de la vie. Pour des élèves binationaux, le choix de ces établissements d’immersion apparaît comme une alternative gratuite de qualité. Ceux-ci ont été encouragés dans le cadre d’une coopération bilatérale voulue par le président Macron. À noter qu’aux États-Unis, les établissements ont les moyens de compléter l’aide fournie par les bourses scolaires de l’AEFE.

Moyen-Orient

On remarque que les effectifs progressent surtout pour les élèves tiers, c’est-à-dire ni Français ni nationaux du pays. La croissance s’explique essentiellement par la migration de familles françaises vers les pays du Golfe et l’Arabie Saoudite. 81 % des élèves sont scolarisés dans des établissements partenaires. Dans les EGD et conventionnés, on observe une diminution des effectifs, les parents recherchant de bonnes infrastructures et des plages horaires d’accueil plus longues, ce qu’offre davantage le système anglo-saxon.

Afrique occidentale et centrale

On observe un tassement des effectifs qui s’explique en grande partie par la situation géopolitique instable de plusieurs pays. Le seul pays qui connaît une véritable croissance des élèves est la Côte d’Ivoire. Beaucoup de dérogations sur des établissements non homologués sont signalées.

Afrique australe et Océan indien

Rappelons que Madagascar est le pays qui compte le plus de boursiers du réseau. Et celui où les frais de scolarité sont parmi les plus faibles.

Europe du Sud

Les effectifs y sont en baisse d’environ 2% et l’Espagne concentre l’essentiel de cette baisse. Laquelle est due au recul de la natalité, à la préférence pour les cursus anglophones mais aussi à la concurrence d’établissements publics qui ont amélioré leur accueil. Quelques partenaires en revanche voient leurs effectifs augmenter de 5 à 15%.
En Europe du sud-est, les effectifs baissent. Les raisons en sont géopolitiques : le refus du gouvernement turc d’inscrire de nouveaux élèves turcs, y compris bi-nationaux ; la situation de guerre pour Israël.
Dans les Balkans, les établissements partenaires connaissent une dynamique favorable : + 10 à 23%. Il y a en effet une forte demande de francophonie et notre modèle reste attractif.

Asie

62 établissements répartis dans 20 pays et 40 villes pour un total de 24 249 élèves dont 60 % de Français. Avec une augmentation de 2,3%.

Mais à Pondichéry, il y a une baisse des effectifs. Due en partie à la baisse de la population française mais surtout au fait que des enfants de familles francophones modestes ne sont plus scolarisés dans l’établissement français qui leur préfère  ceux de familles indiennes favorisées même si elles ne sont pas francophones.

AESH

Le problème qui concentre l’attention des intervenants est celui du pourcentage de handicap reconnu. En dessous de 50%, il n’y pas d’aide accordée aux familles pour la rémunération de l’AESH. L’Agence ne refuse pas de faire sauter ce verrou mais demande comment financer cette augmentation de l’enveloppe.
Plusieurs propositions :
priorité aux boursiers ;
paliers de prise en charge ou abattements ;
trouver les fonds dans le programme 151.

La CFDT Éducation monde a activement participé à cette commission et se veut force de proposition. Pour l’avenir du réseau, de ses personnels et de ses élèves, particulièrement les plus modestes et les plus fragiles.


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