AEFE – Comité technique du 18 juin 2019

Le comité technique de l'AEFE s'est réuni le 18 juin 2019.

Déclaration liminaire

Dans la déclaration liminaire, Patrice Rafalimanana a rappelé la charge de travail et la charge mentale qui pèsent sur les personnels de l’étranger : réforme du lycée menée avec précipitation, loi sur l’école avec des dispositions difficilement applicables à l’étranger, réforme de l’enseignement à l’étranger attendue avec ses grandes inconnues, refus de renouvellement de détachement anxiogènes, mobilité imposée sans financement dès la rentrée 2019 pour les nouveaux·elles entrant·es.

Les points chauds du CT

Avenir du réseau : entre réformes et « développement »

Afin de parvenir au doublement des effectifs scolaires du réseau, voulu par le président de la République, l’AEFE doit elle-aussi se mettre « en marche ».

Or tous en conviennent, avec les moyens qui lui sont actuellement alloués, cela n’est pas possible… Le Sgen-CFDT demande un rebasage pour que l’établissement public puisse fonctionner et relever ce défi dont les modalités ne devraient pas tarder à être annoncées.

Parmi les nouveaux éléments de langage qui font leur apparition au sein de l’Agence figure donc le développement du réseau. Certaine organisation syndicale y voit la mort prochaine de l’opérateur. D’autres, dont le Sgen-CFDT, demandent que l’AEFE, au cœur du futur dispositif, en assure le pilotage pour un développement réfléchi.

L’opérateur public va donc devoir établir un partenariat avec de nouveaux établissements construits par des marchands dont l’objectif de chercher de dégager des profits devra aussi s’accommoder des missions de service public qui leur seront de fait déléguées.

Dans tous les cas, l’absence de certitudes exprimées par la direction de l’Agence en ce comité technique de juin ne réussit pas à calmer l’anxiété des collègues en poste dans le réseau. Nous sommes tous au final encore dans l’attente des orientations futures de l’AEFE.

Place et rôle des enseignants au sein de l’AEFE : de nouvelles missions ?

Au cœur du métier d’enseignant, il y a des vies, celles de nos collègues qui ont fait le choix de s’expatrier pour une période plus ou moins longue et doivent passer sous les fourches caudines du MEN qui refuse le détachement pour des candidats au départ et le renouvellement pour les autres déjà en place. Même si ces dernières situations ne sont pas statistiquement les plus nombreuses, elles sont cruelles pour celles et ceux qui les subissent. On est loin de l’égalité de traitement que chacun est en droit d’attendre de l’État.

La question cruciale qui se pose ici est celle de la formation, en raison de la faiblesse du vivier d’enseignants dans certaines zones géographiques (Afrique, Maghreb-Océan Indien) ou dans certaines disciplines. L’AEFE envisage une formation continue plus substantielle et parfois même la mise en place d’une formation initiale dont les modalités sont balbutiantes (par exemple : Objectif Prof à Madagascar).

Or, dans la mesure où l’ingénierie pédagogique incombe aux EEMCP2 dont le nombre est restreint et dont la zone d’intervention est amenée à s’élargir (zone géographique/établissement partenaires-homologués), le Sgen-CFDT a donc questionné l’AEFE sur la stratégie envisagée sans qu’une réponse claire ni définitive ne nous soit donnée. Le problème est d’autant plus prégnant que la carte des emplois pour 2020 montre une transformation quasi systématique des postes d’EEMCP2 en résidents, particulièrement en Afrique.

carte des emplois

La dernière phase pour 2019-2020 est marquée par des fermetures de postes d’EEMCP2 (le plus souvent, « pays ») notamment en Afrique ; or 10 postes de résidents ne sont pas pourvus. L’Agence nous assure agir pour préserver la zone Afrique et éviter de supprimer les postes de titulaires.

Pour 2020, 85 postes seront supprimés. En Afrique, 5/6 du mouvement vient des transformations d’EEMCP2 en résidents. En Amérique, le Sgen-CFDT comme les autres représentants s’étonnent qu’on ouvre un poste d’EEMCP2 à Mexico, établissement qui a souhaité le déconventionnement. On nous répond que la situation géographique de Mexico pour l’organisation des stages est idéale. Au Maghreb, le Sgen-CFDT regrette que soit encore utilisé l’argument de moins en moins pertinent du taux d’encadrement pour déshabiller la région. L’Asie est touchée surtout du fait du déconventionnement de Hong Kong (48 fermetures) voulu par le « board ».

Bilan social

Dans le bilan social de l’AEFE, le Sgen-CFDT dénonce la faible part des femmes dans le recrutement et le déséquilibre de la pyramide des âges qui découle de l’absence de financement de la mobilité.

Suivi de CT

Les résultats des travaux des groupes de travail, ont été soumis aux avis des représentants du personnel :
– le bilan des élections professionnelles a été tiré très rigoureusement en sorte d’éviter en 2022 les dysfonctionnements connus en 2018. Il ressort qu’une équipe dédiée sera très tôt en charge du processus électoral. Le bilan des CCPL n’est pas encore connu, ce que le Sgen-CFDT regrette, les postes n’ayant pas tous effectué les remontées.
– la note créant les EEMCP2 interzone pour les 4 disciplines « rares », SES, philosophie, technologie et arabe, vise à optimiser le cadrage de leurs missions et de leur périmètre d’intervention. Les représentant.es du personnel ont veillé aux garde-fous : éviter des interzones à cheval sur le rythme nord et le rythme sud, notamment en Amérique latine ; préserver la vie personnelle des professeurs formateurs ; ont demandé qu’un bilan de cette expérimentation soit tiré et que ce dispositif des EEMCP2 interzone ne finisse pas par remplacer celui des EEMCP2 zone.
– Les nouveaux barèmes pour le recrutement des personnels résidents en CCPL seront effectifs dans la future IGRR ; les CCPL devront ensuite faire leur retour impérativement pour le 4 octobre 2019.

Divers points, soumis régulièrement en Comité technique comme celui des indemnités statutaires de fonction pour les directeurs résidents et pour les CPE, des primes de sujétion de professeurs d’EPS et Psy-EN, de la nécessaire révision du décret 2002-22 notamment sur l’avantage familial, reçoivent comme à l’accoutumée la réponse « sont toujours en cours d’instruction à la direction du budget, régulièrement relancée. » Le Sgen-CFDT rappelle qu’une pétition avait été lancée en 2011 au sujet des indemnités des CPE.

Questions diverses