AEFE – Turquie – Calendrier serré pour départs et licenciements à Istanbul

Le Lycée français Pierre Loti d’Istanbul sera contraint de réduire la voilure de ses effectifs à la rentrée 2025. Les conséquences sur les emplois sont inévitables.

Le Sgen-CFDT et ses sections syndicales AEFE en Turquie, à Ankara et à Istanbul, agissent pleinement face à la crise. La forte baisse des effectifs met directement en danger les emplois.

AEFE – Que se passe-t-il en Turquie ? Le cas d’Istanbul

Depuis la rentrée 2024, les autorités turques interdisent l’inscription de nouveaux élèves turcs, dont les éleves binationaux, dans les établissements AEFE. Elles justifient cette décision par l’absence de reconnaissance des établissements et des programmes français. Résultat : les élèves turcs en maternelle ne peuvent plus entrer en cours préparatoire. Pourtant, à Istanbul, la majorité des élèves sont turcs.

AEFE – Turquie – Un lycée conventionné en criseAEFE Turquie Ankara

Face à cette situation, les membres du comité de gestion refusent de s’engager davantage. L’absence de reconnaissance de l’établissement et les décisions turques appliquées depuis la rentrée ont provoqué une crise de gouvernance. Certains proposent de transformer l’établissement en gestion directe. En attendant, sans comité de gestion, l’établissement fonctionne avec une assemblée générale semestrielle renouvelable.

L’école maternelle et le cours préparatoire durement touchés

Comme à Ankara, l’école maternelle et l’école primaire subissent de plein fouet cette crise.

La rentrée 2025 s’annonce critique : les pré-inscriptions restent très faibles. Pourtant, peu de familles quittent l’établissement. En projetant l’évolution des effectifs, les prévisions s’assombrissent et les conséquences sur l’emploi s’annoncent lourdes.

Fermetures de postes, départs volontaires et licenciements

L’établissement prévoit une suppression massive de postes pour la rentrée 2025, bien plus importante qu’à Ankara. Pour l’instant, le second degré reste épargné. En revanche, dans le premier degré, deux postes de personnels détachés pourraient être gelés si leurs titulaires obtiennent un poste en France.

Dès la mi-mars, 7 rendez-vous sont programmés pour examiner les départs volontaires et négocier des indemnités avec l’APE.

Concernant les licenciements, l’établissement a mis en place un groupe de travail incluant la représentation des personnels au conseil d’établissement et à la commission des ressources humaines. Les discussions sur les critères de licenciement restent en cours.

AEFE – Istanbul : calendrier serré pour la Turquie

D’ici fin mars, l’établissement établira la liste des collègues en fin de contrat ainsi que celle des personnels concernés par les licenciements.

Le Sgen-CFDT face aux critères de licenciement

Le Sgen-CFDT intensifie sa mobilisation et appelle à l’unité syndicale. Les critères de licenciement restent un sujet de vives discussions. Aucun accord n’a encore été trouvé.

L’APE envisage de licencier en priorité les salarié·es ayant les salaires les plus élevés et celles et ceux dont les qualifications correspondent le moins aux besoins de l’établissement. Le Sgen-CFDT s’interroge sur cette approche. À Pierre Loti, 36 personnels retraités recrutés localement exercent en CDI sans obligation légale de cessation d’activité. L’APE met en avant leur coût, bien que leurs charges sociales soient potentiellement plus faibles. Notons que le même avocat accompagne les établissements d’Ankara et d’Istanbul.

Un accompagnement pour les personnels

La CFDT dispose de leviers d’action et met tout en œuvre pour accompagner ses adhérents. Les critères définis cette année risquent de s’appliquer à l’identique les années suivantes.


🔎 À lire aussi : L’article précédent sur la situation en Turquie à Ankara