Avenir des établissements français de l’étranger : échange avec le secrétaire d’État Jean-Baptiste Lemoyne

Le Sgen-CFDT a rencontré lundi dernier le secrétaire d’État Jean-Baptiste Lemoyne : première rencontre dans le cadre d’un dialogue social revisité et pour le moins insuffisant depuis l’annonce présidentielle de doublement des effectifs d’élèves dans le réseau d’enseignement français à l'étranger.

Reçu pour la première fois par le secrétaire d’État Jean-Baptiste Lemoyne depuis l’annonce il y a un an d’une grande réforme de l’enseignement français à l’étranger, les personnels et leurs organisations en sont réduits à interpréter des rumeurs ou des informations données au compte-goutte. Nul ne sait encore à ce jour si l’épais rapport de la députée Samantha Cazebonne va constituer une base pour les décisions de l’exécutif ou simplement un catalogue où le gouvernement va faire son marché.

Le budget de l’AEFE doit être abondé

Certes, le secrétaire d’État Jean-Baptiste Lemoyne a confirmé que l’AEFE serait confortée dans l’ensemble de ses missions. Mais il est resté vague sur les moyens en affirmant que le maintien des ressources budgétaires constituait une des priorités du ministère des affaires étrangères. Il a écouté les demandes syndicales, dont celles du Sgen-CFDT de l’étranger, sur la nécessité d’abonder le budget de l’AEFE, à la suite de la dramatique suppression de 33 millions au budget de l’AEFE et du plan social auquel la mesure a conduite.

Détachement, mobilité et financement, valorisation au retour

LemoyneSur les sujets brûlants de la situation administrative et financière des personnels et de la position de l’Éducation nationale en matière de détachement, de déroulement de carrière ou de valorisation des acquis à l’occasion du retour en France, le Sgen-CFDT de l’étranger a insisté sur l’absence d’avancée. Le ministre a simplement répondu que la question des détachements et de leur durée maximale n’était pas de la responsabilité du Quai d’Orsay. Le Sgen-CFDT a rappelé sa disponibilité pour une réécriture des règles en vigueur et son refus résolu d’une mobilité imposée aux fonctionnaires sans prise en charge par l’employeur.

Le Sgen-CFDT a insisté sur la nécessité de financer l’expatriation des détachés de l’éducation nationale, qui sont les seuls agents publics dont la grande majorité ne bénéficie d’aucuns émoluments pour compenser leur mobilité, alors qu’ils auront désormais contrainte d’un retour au bout de six ans.

L’homologation : un garde-fou pour les détachés directs

Le Sgen-CFDT a demandé que le volet social figurant dans les critères d’homologation des établissements de l’étranger soit renforcé : l’homologation doit pouvoir garantir au personnel qu’il bénéficiera d’un modèle soutenable et équitable sans perte de droits sociaux fondamentaux.

Il a exprimé son souhait que les personnels détachés directs (hors réseau AEFE) bénéficient d’une instance dédiée en France où leur situation pourra être évoquée. Jean-Baptiste Lemoyne a dit son intérêt pour cette proposition du Sgen-CFDT.

Enfin, afin d’éviter toute compétition entre établissements scolaires, le Sgen-CFDT a demandé que les implantations futures des établissements fassent l’objet d’une cartographie intelligente.

Dialogue social en berne : Lemoyne informé !

Prenant l’exemple des concertations précédentes, le Sgen-CFDT a demandé que le dialogue social associe les différentes parties concernées dans un cycle de rencontres. La seule concession de Jean-Baptiste Lemoyne a été d’envisager que le « séminaire de concertation » annoncé le 20 mai se prolonge au-delà de 17 h 30…

Le rapport des inspections générales des affaires étrangères et de l’éducation nationale dont le Sgen-CFDT demandait vainement communication devrait enfin être transmis d’un jour à l’autre, soit à quelques jours seulement du séminaire du 20 mai.

Ensuite, après le 20 mai, il est fort à parier que ce dialogue somme toute pas si nourri laisse place à la seule parole présidentielle.

Le Sgen-CFDT continuera à être mobilisé que les personnels aient des conditions d’exercice à l’étranger et un statut dignes de leur mission.

_____________________________