La directrice générale de l’AEFE a rencontré sous un format hybride les représentants du Sgen-CFDT au Lycée Français de Tananarive, à Madagascar.
La section du Sgen-CFDT de Tananarive à Madagascar s’est entretenue avec la directrice générale de l’AEFE, Mme Scherer-Effosse. La visioconférence s’est déroulée en présence du nouveau chef d’établissement du lycée français de Tananarive, établissement en gestion directe (EGD). La cheffe du secteur Afrique orientale et Océan indien de l’AEFE était également présente.
La section a abordé plusieurs points :
- contrats des personnels,
- gestion des examens et de l’Institut régional de formation (IRF),
- concurrence des établissements partenaires ont été abordées et ont nourri un échange constructif.
AEFE – Madagascar : détachement et indemnités de vie locale
Limitation du temps de séjour des personnels détachés
Le Sgen-CFDT a demandé à la directrice générale de préciser les perspectives pour les personnels détachés sur les nouveaux contrats. En effet, la limite du nombre d’années de détachement imposée par le MENJ depuis 2019 reste au cœur des préoccupations.
La directrice générale a répondu que la sénatrice de l’étranger Samantha Cazebonne a porté à l’attention de la nouvelle ministre de l’Éducation nationale ces questions. De fait, un groupe de travail se constitue pour répondre à cette problématique. La directrice générale s’est prononcée en faveur d’une prolongation de la durée de détachement. Mais sur avis argumenté du ou de la chef·fe d’établissement.
La directrice générale a tenu à rappeler qu’il ne fallait pas confondre durée limitée du détachement et nouveaux contrats de détachés (D1, D2 et D3). La première relève d’une décision qui relève du MENJ. La seconde de l’AEFE. L’Agence ne s’opposera donc pas à ce que les personnels postulent sur de nouveaux contrats à l’issue du terme de leur détachement.
Évolution de l’ICCVL
Le Sgen-CFDT a réitéré une demande déjà formulée l’an dernier d’un « droit de remord » pour les collègues qui avait du choisir entre ancien contrat de résident et nouveau contrat de détaché en quelques mois seulement et sans une totale information en ce qui concerne notamment les conséquences financières de leur choix (coût du transport destiné à disparaître dans le futur calcul de l’ICCVL). Le report de l’âge de la retraite n’était pas non plus à l’ordre du jour lorsque ce droit d’option a été formulé.
La directrice générale a répondu que la notion de droit de remord n’existait pas en droit administratif et que le statut de résident disparaitrait avec le départ à la retraite des derniers concernés. Actuellement la répartition entre résidents et D3 est à peu près équivalente.
Par ailleurs, la directrice générale a rappelé que le calcul annuel de indemnité ISVL/ICCVL est très complexe, et doit tenir compte des variations trimestrielles en fonction du taux de change/prix. Pour l’instant le critère transport n’a pas été supprimé. Mais il le sera prochainement. L’indice Mercer se substituera aux modalités actuelles de calcul. Un groupe de travail se réunit sur ces questions à l’Agence. Les conditions de vie sont prises en compte ainsi que la question du logement.
Le Sgen-CFDT fait remarquer qu’il est très difficile d’évaluer le coût suivant les quartiers (loyers mais aussi coupures d’au et d’électricités fréquentes générant des frais supplémentaires) et les villes de Madagascar (un seul montant est retenu alors que le coût de la vie n’est pas le même à Tana et en province).
Formation, examens et offre pédagogique dans un contexte pédagogique concurrentiel
Le Sgen-CFDT a questionné la directrice de l’Agence sur sa vision du rôle de l’IRF dans un contexte de concurrence grandissante de l’EGD par les établissements partenaires. Ces derniers bénéficient largement du plan de formation. Et restent ouverts en juin alors que l’EGD doit suspendre ses cours pour faire face à l’afflux toujours croissant de candidat·es libres aux examens. Les autres établissements montent en gamme, diversifient leur offre pédagogique (ouverture d’une section STMG) et offrent des frais d’écolage bien moins élevés tout en obtenant de bon résultats au baccalauréat. Pour mémoire, 40% de la note relève désormais du contrôle continu.
Le Sgen-CFDT entend souligner ainsi les limites voire les contradictions de la politique présidentielle du cap 2030.
La directrice générale considère que tant que nos élèves ne partent pas vers des systèmes étrangers (écoles américaines…) et qu’ils restent dans le cadre de l’EFE (l’enseignement français à l’étranger), c’est cohérent.
Le proviseur précise que l’EGD doit réfléchir avec le poste diplomatique pour mieux gérer les examens de fin d’année en s’appuyant sur l’expérience d’établissements qui connaissent des situations similaires dans le réseau (Algérie, Maroc, Liban). Il s’agit aussi pour l’EGD de poursuivre sa politique de diversification de l’offre pédagogique en soutenant la filière professionnelle, la section internationale et en relançant la demande d’ouverture de BTS.
La directrice générale s’est montrée favorable à ces développements.
Questions relatives aux personnels de droit local
Différentes questions posées en amont de la rencontre à la directrice générale n’ont pu être traitées lors de cette rencontre. Le proviseur et l’ensemble des participant·es en ont pris toutefois bonne note. Elles seront abordées lors des prochains conseil d’établissement et commission du dialogue social. Elles portaient notamment sur l’évolution des grilles salariales des personnels recrutés locaux. Ainsi que sur la transposition des indemnités et le droit syndical attaqué par une association de parents d’élèves.
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