Le groupe de travail sur la mise en place de la réforme du lycée et du baccalauréat dans le réseau de l’enseignement français à l’étranger s’est de nouveau réuni à l’AEFE le vendredi 17 mai.
Cette réunion aurait dû avoir lieu bien plus tôt mais la DGESCO du ministère de l’Éducation nationale a énormément tardé à valider la cartographie de l’implantation des enseignements de spécialités dans l’ensemble des établissements homologués, EGD, conventionnés et partenaires.
Enseignements de spécialité validés par le MENJ
Les spécialités mathématiques, physique chimie, histoire géographie ont été systématiquement validées. La philosophie et les langues de l’antiquité ont été validées dans les établissements ayant la filière L. La spécialité SES a été accordée aux établissements avec série ES.
La spécialité Arts a été la plupart du temps refusée.
Seuls les établissements avec la série L spécialité Arts l’ont obtenue. Dans quelques cas de refus, le service pédagogique (SP) de l’AEFE a relancé le ministère afin qu’il revoie sa position.
Pour la spécialité NSI (numérique et science informatique) le SP a sollicité les candidats pour qu’ils envoient leur CV : ainsi il a pu avoir une vision précise de ceux qui étaient en mesure d’enseigner cette spécialité. Le ministère a accepté les propositions du SP avec condition de formation.
Pour le SP, la réforme ne doit pas provoquer de mesure de carte scolaire à la rentrée 2019, en jouant sur les matières transdisciplinaires. Mais la question se pose pour la rentrée 2020. Il faudra 2 à 3 ans pour stabiliser les dispositifs.
La spécialité LLCE (langues, littératures et cultures étrangères) concernera la LVA ou la LVB.
Le CNED pourra proposer presque toutes les spécialités. En France un élève peut demander en fin de seconde à suivre avec le CNED une spécialité non présente dans son établissement. À l’étranger le SP est en attente de réponse sur ce point. Pour les établissements à petits effectifs, cela permettrait de diversifier l’offre avec le risque d’ouvrir la porte à de trop nombreuses demandes de familles.
Focus sur NSI
N’ayant pas la possibilité de s’insérer dans le dispositif prévu en France, le SP devra mettre en place sa propre formation qui sera identique à celle dispensée par l’Éducation nationale. Elle durera cinq semaines et mènera à la délivrance d’un DIU (diplôme inter universitaire). Trois semaines sont prévues avant la rentrée 2019 et deux semaines avant rentrée 2020.
Une formation obligatoire pour enseigner NSI
Cette formation, obligatoire pour enseigner la spécialité NSI, aura lieu à Paris : les chefs d’établissement doivent donc accepter de laisser partir ces enseignants. Les candidats sélectionnés sur un profil d’ingénieur d’informatique doivent assister comme les autres à l’intégralité de la formation pour le volet didactique de la discipline.
Situation particulière des arts
Les enseignements artistiques, spécialité ou option, nécessitent la mise en place d’un partenariat d’autant plus difficile à l’étranger qu’il faut un partenaire francophone. Autrefois l’option arts ne nécessitait pas d’habilitation, maintenant c’est obligatoire et l’enseignement doit se faire en présentiel.
Le SP envisage la possibilité d’ouvrir des ateliers artistiques en remplacement de l’option facultative s’il n’y a pas assez d’élèves, c’est valorisable dans un dossier pour l’enseignement supérieur.
En EPS, l’IPR a communiqué avec les établissements pour préciser le contenu. Certains établissements se sont rendus compte de l’exigence de cette spécialité et sont revenus sur leur choix.
Point d’information sur l’organisation du baccalauréat 2021
Les E3C (épreuves communes de contrôle continu) ne sont pas des examens nationaux, ils se rapprochent d’un bac blanc. À l’étranger l’anonymisation des copies peut poser un problème dans certaines disciplines et dans les petits établissements.
Le SP a une réelle inquiétude pour les réseaux à forte densité d’établissements partenaires, avec très peu de titulaires et qui n’ont pas l’habitude de faire passer le bac (exemple le Liban). Tous les établissements avec cycle terminal sont centre de passage d’E3C alors qu’ils ne sont pas tous centre d’examen.
Choix des sujets d’E3C par les enseignants
Les sujets seront choisis dans des banques publiques contenant 300 à 350 sujets par les enseignants. Le problème de la correction doit pouvoir être résolu par le brassage des copies. Des formations pourront être proposées aux personnels n’ayant pas l’habitude de faire passer le bac. La mission de pilotage des examens (MPE) examine les points de risque.
Projet interopérabilité (INE)
Le bac nouvelle formule comme la passation des tests de positionnement aux élèves de seconde nécessite la création d’un INE (identifiant national élève).
Un premier test sera fait à l’automne avec quarante établissements pilotes. Théoriquement, tous les élèves devraient disposer d’un INE mais dans la pratique le projet va se concentrer sur les niveaux de la troisième à la terminale. Si tout se passe bien les tests de seconde pourraient être mis en œuvre à la rentrée de septembre 2020.
Commentaires du Sgen-CFDT
Grace à l’engagement des équipes pédagogiques la mise en place de la réforme du lycée dans le réseau des lycées français de l’étranger se déroule généralement dans de bonnes conditions. Une part non négligeable des élèves a choisi des combinaisons ne reproduisant pas les filières actuelles. Les établissements ont su, au prix d’efforts considérables, répondre aux demandes des élèves et de leurs familles. Mais pour les personnels de direction la surcharge de travail a été démesurée.
Si à la rentrée 2019 cette réforme ne devrait pas avoir d’incidence sur la carte des emplois, pour les années à venir, le Sgen-CFDT est inquiet quant à d’éventuelles suppressions de postes, de résidents comme de recrutés locaux, alors qu’il reste beaucoup d’incertitudes sur les spécialités qui seront abandonnées par les élèves en terminale.
Le Sgen-CFDT a toujours dit que cette réforme était précipitée dans sa mise en œuvre. Les établissements n’ont reçu la notification officielle des spécialités à ouvrir qu’à la fin du mois d’avril. Des formations ont été mises en place dans l’urgence avec le concours des EEMCP2.
Dans la perspective des épreuves communes de contrôle continu (E3C), le Sgen-CFDT revendique :
- une reconnaissance financière (comme pour les copies de bac actuellement)
- des équipes renforcées afin de coordonner correctement l’ensemble de ces épreuves
- des temps réguliers en cours d’année pour accompagner la mise en place des E3C et permettre aux équipes disciplinaires concernées de réfléchir à l’évaluation, la correction et l’harmonisation
- la garantie du choix des sujets d’E3C par les enseignants
- des conseils de classe semestriels plutôt que trimestriels.
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