AEFE – Lycée Français de Bangkok : un établissement où il fait bon travailler

Le Lycée Français International de Bangkok est un établissement conventionné AEFE où le personnel, tous statuts confondus, s’épanouit. Le Sgen-CFDT est allé à sa rencontre.

AEFE – Le Lycée Français International de Bangkok est dynamique et accueillant

AEFE THAILANDE BANGKOK

Le Lycée Français International de Bangkok, conventionné AEFE, accueille 1026 élèves. Plus de 70 % sont français, enfants d’expatriés ou de résidents permanents. Il scolarise une centaine d’enfants boursiers franco-thaïs.

Lors de la visite du Sgen-CFDT, l’établissement célébrait la journée SEC (Santé, Environnement, Citoyenneté). Cette initiative a mis en avant le bien-être des élèves et l’investissement remarquable des personnels.

Un statut atypique

Le lycée fonctionne sous un statut particulier. Bien qu’établissement conventionné AEFE, c’est une fondation qui est titulaire de la licence d’enseignement auprès des autorités locales. L’association des parents d’élèves (APE) y a un rôle plus limité qu’ailleurs. La direction dispose ainsi d’une plus grande latitude dans sa gestion.

La structure de direction est bicéphale. La loi thaïe impose une équipe administrative locale, qui rend compte au ministère de l’Éducation thaï. Cette équipe gère notamment les finances, les statistiques, les démarches qualité et les contrats de travail.

AEFE – Lycée français de Bangkok : une question immobilière cruciale

Le lycée, via la fondation, loue son terrain et possède ses infrastructures. Le bail signé avec une famille de quatorze propriétaires expire en 2032. L’objectif est de le reconduire pour moderniser l’établissement et l’aligner sur les standards des lycées internationaux.

Une nouvelle cheffe d’établissement engagée

AEFE THAILANDE BANGKOK
Dalila Messeghem, proviseure

Arrivée à la rentrée 2024, la proviseure découvre un établissement exigeant mais porteur de relations de confiance. Forte d’une expérience variée (ZEP, lycées professionnels, établissements internationaux en Polynésie et en Afrique), elle a déjà mis en place des mesures de sécurité et veille au respect du règlement intérieur.

Des personnels engagés

En Thaïlande, certains postes sont réservés aux personnels recrutés locaux (infirmerie, vie scolaire sauf CPE, secrétariats). La sécurité, l’entretien, la reprographie, le transport scolaire et la restauration sont externalisés. Chaque personnel joue un rôle essentiel.

AEFE – Les personnels enseignants du Lycée français de Bangkok

Sur la centaine d’enseignantes et enseignants, la majorité est recrutée localement. Beaucoup sont titulaires de l’Éducation nationale en disponibilité. L’équipe compte 8 détachés dans le premier degré, une quinzaine dans le second et 3 formateurs ou formatrices (D2). Le nombre de personnels détachés diminue, reflet d’une privatisation croissante du réseau AEFE.

Rémunération et avantages

Les salaires varient selon les statuts. Les personnels recrutés locaux bénéficient d’une réduction de 65 % sur les frais de scolarité de leurs enfants, contre une prise en charge totale pour les personnels détachés avec l’avantage familial. Le déménagement et le transport sont différemment couverts. Globalement, les personnels ne se plaignent pas de leur rémunération.AEFE THAILANDE BANGKOK

Des droits syndicaux restreints pour les recrutés locaux

En Thaïlande, le droit de grève est interdit pour le corps enseignant. Les CDI pour étrangers ne seraient pas autorisés. Une commission de dialogue social existe, mais les avancées restent limitées. Les principales revendications concernent la retraite, la couverture santé et la protection santé au travail.

La retraite, un point noir

Cotiser à la Caisse des Français de l’Étranger est coûteux et sans participation de l’établissement. Certains personnels capitalisent individuellement, d’autres, non installés durablement, estiment qu’une reprise des cotisations permettra de minimiser la perte liée au temps de séjour.

Protection sociale

Sans droit à la sécurité sociale en Thaïlande, certains souscrivent à la CFE. L’établissement propose une couverture AXA localement. Le coût d’une assurance familiale est d’environ 300 €/mois, jugé élevé. De plus, le droit thaï ne reconnaît pas l’accident du travail, assimilé à un accident de la vie privée. Les personnels estiment l’indemnisation actuelle insuffisante.

Les revendications du Sgen-CFDT

  • Maintien du nombre de postes de détachés.
  • Contribution de l’établissement à la retraite des recrutés locaux.
  • Amélioration de la couverture santé.
  • Meilleure reconnaissance des accidents du travail.

Le Sgen-CFDT salue la qualité de vie et l’engagement des personnels, mais reste vigilant sur l’évolution du statut des enseignants et leurs conditions sociales.