Conférence des ambassadeurs : pas de surprise sur l’enseignement à l’étranger

Les annonces attendues pour la Conférence des ambassadeurs et des ambassadrices n’ont pas apporté beaucoup de lumière par rapport aux propositions du séminaire sur le plan de développement de l’enseignement français à l’étranger tenu en mai dernier.

La conférence des ambassadeurs et des ambassadrices 2019 s’est déroulée du 26 au 30 août 2019.

Retour d’une coopération dans le supérieur ?

Le président de la République a souligné dans son discours du 27 août l’importance de l’éducation dans la politique extérieure de la France. Il a justifié, comme l’ont fait à leur tour le Premier ministre et le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, l’instauration de droits d’inscription conséquents pour les étudiants extra-européens, soulignant l’augmentation des bourses et le maintien constaté des inscriptions pour 2019-2020. Il a aussi affirmé que « la vraie voie de ce développement et de ce partenariat  – avec l’Algérie, la Tunisie, la Côte d’Ivoire ou le Sénégal – c’est que nos enseignants puissent irriguer ce qui est notre force éducative, de permettre dans ces pays un développement éducatif », sans qu’on sache sous quelle forme les enseignants français interviendront.

Une volonté affichée de développer l’EFE réitérée

Emmanuel Macron et Jean-Yves Le Drian ont promis de « développer le modèle d’éducation française, d’avoir une capacité justement non seulement à apporter le service que nous devons à nos compatriotes mais à permettre aussi de développer l’enseignement en français, l’enseignement avec les méthodes françaises ».

Des engagements limités

Le ministre a réitéré la volonté de doubler le nombre d’élèves soit plus de 700 000 en 2030. La procédure simplifiée d’homologation ne sera selon lui en aucun cas un bradage de celle-ci. Pour ce faire :

  • L’AEFE est confirmée comme « colonne vertébrale du réseau ».
  • L’Éducation nationale accordera un complément de 1 000 détachements, soit, 10 % d’enseignants titulaires de plus pour 100 % d’élèves supplémentaires.
  • La formation sera assurée notamment par la mise en place d’un master spécialisé pour les futurs enseignants du réseau
  • La subvention budgétaire publique annuelle sera abondée de 25  millions d’euros.
  • Le reversement des établissements à l’AEFE (participation financière complémentaire PFC à la charge des parents) reviendra à son niveau antérieur à 2017 6 % en 2020.

Rien cependant sur :

  • La situation administrative et financière des personnels détachés.
  • Les mécanismes de garantie d’emprunt.
  • Les 33 millions soustraits en 2017.

Une concertation à poursuivre ?

Le ministre des Affaires étrangères renvoie à des informations plus détaillées dans les jours à venir. Le Sgen-CFDT continuera à demander une concertation réelle, comme il l’a rappelé lors de la rencontre avec la direction de l’AEFE le 20 août.