Le Sgen-CFDT au Maroc

Dans le cadre de la campagne pour les élections professionnelles 2018, le Sgen-CFDT est allé à la rencontre des personnels dans de nombreux établissements du réseau marocain de l'AEFE.

Du 12 au 17 novembre, le Sgen-CFDT a pu rencontrer de nombreux·ses collègues, syndiqué·e·s et non-syndiqué·e·s, dans plusieurs établissements d’enseignement français du royaume chérifien relevant de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger. Il a eu des réunions de travail avec le conseiller culturel adjoint en charge de ces établissements et son adjoint, les personnels de direction et directeurs administratifs et financiers, l’inspectrice du premier degré, la directrice du centre d’études arabes, etc.

Rencontre entre le Sgen-CFDT et l'UMT

Il s’est également entretenu avec des secrétaires nationaux et des responsables locaux·ales de l’Union marocaine du Travail (UMT), partenaire historique de la CFDT.

Données générales sur le réseau Maroc

Le plan Maroc 2015-2020 s’achève ; le futur plan prendra en compte les souhaits des autorités locales, le succès des sections internationales au sein des établissements marocains et naturellement les orientations fixées par le président de la République. La place des établissements en gestion directe longtemps dominante se réduit au profit de l’OSUI (Mission laïque française) et de nouveaux établissements partenaires. Dans l’hypothèse où un doublement des effectifs serait envisagé (il y a actuellement plus de 37 000 élèves), il faudrait alors recruter davantage de personnels et étendre le parc immobilier, voire implanter de nouveaux sites. Force est de constater sur ce dernier point que les travaux en cours ne suffisent pas à répondre aux besoins.

Pédagogie – Personnels enseignants – Formation des enseignants ….

La réforme du lycée et le nouveau bac ont donné lieu à de nombreux échanges : l’AEFE a demandé de remonter la carte des ouvertures souhaitées de spécialités pour le 30 novembre ; d’où la réunion dans tous les établissements des conseils pédagogiques et des conseils d’établissement. Les parents de Seconde seront sondés. Partout, 7 spécialités au moins seront ouvertes, sans doute davantage à Lyautey et Descartes, avec probablement l’art soit en option soit en spécialité. Si Descartes est optimiste pour les heures et donc les postes en SES, Lyautey l’est moins avec une inquiétude plus franche pour la future terminale.

Les classes professionnelles un temps remises en question ne sont plus menacées.

Formation : problématique centrale

La suppression de postes de titulaires détachés y compris d’EEMCP2 impose de recruter des enseignants en contrat local ; la question de la formation des néo-recrutés est centrale, elle a jusqu’alors concentré presque tous les moyens au détriment de la formation continue.

À partir de janvier 2019, une nouvelle offre de formation sera expérimentée pour le premier degré. La formation des néo-recrutés sera coorganisée par l’ESPÉ de l’université de Lorraine en partenariat avec l’université internationale de Rabat (université pluridisciplinaire de droit privé). Elle durera 360 heures et débouchera sur une double certification, diplômes universitaires marocain et français, avec en perspective un master des métiers de l’enseignement. Cela concerne dans la phase expérimentale 30 personnes qui ont candidaté et ont été sélectionnées.

Personnels recrutés locaux (ATOSS) et dialogue social

Le dialogue social se déroule d’une part dans le cadre des établissements et de l’autre à l’échelle du Maroc. Le Sgen-CFDT a porté à la connaissance des chefs d’établissement et du SCAC les principaux problèmes soulevés par les agents rencontrés.

  • départs à la retraite d’agents dont le poste risque de ne pas être remplacé par un agent de même catégorie comme à Descartes où deux postes vacants d’agents de ménage ont été fermés. A Meknès, le sort de deux postes n’est pas réglé.
  • externalisation de certaines tâches
  • recrutements et promotions

Les responsables rencontrés assurent tous que le marché ne revient pas aux sociétés moins-disantes. Les recrutements sont effectués avec appel à candidatures et passage en CCPL. La question des promotions est un autre sujet complexe notamment sur le pôle de Casablanca : la direction de Lyautey souhaite procéder à des entretiens d’évaluation, qui n’avaient pratiquement jamais eu lieu jusque-là, ce qui permettrait d’avoir des critères objectifs pour attribuer des promotions.

Sur ces questions, le Sgen-CFDT a plaidé pour des appels à candidature francs, pour l’audition de tous les candidats, et pour un passage systématique des recrutements en CCPL afin de garantir transparence et égalité des droits des candidats. Il demande depuis des années que des évaluations soient faites, car il est indispensable que les agents de toute catégorie soient reconnus dans leur travail.

Le Sgen-CFDT reconnait les avancées, parfois laborieuses, regrette que le travail en GT soit abandonné mais rappelle que celui-ci a été très décevant l’an dernier et laissé l’impression de son inefficacité.

Enseignement de l’arabe et professeurs mis à disposition par le ministère marocain

Le turn-over d’enseignants (EMAD) imposé par le ministère marocain rend la tâche des établissements, du Centre d’études arabes (CEA) et des collègues complexe. Comment faciliter l’insertion des nouveaux qui ne connaissent pas du tout le système scolaire français ? Leur métier devient en effet dans ce contexte celui de professeur de langue vivante étrangère et non plus de lettres.

Au cours de ces huit jours, de Meknès à Marrakech, en passant par Rabat, Mohammedia ou Casablanca, il est apparu que les propositions du Sgen-CFDT et les formes adoptées pour les faire progresser retiennent l’attention de beaucoup de collègues. À l’occasion de ce déplacement, il a été répondu à beaucoup de questions sur des situations particulières, notamment sur le droit à la protection fonctionnelle.

Les relations avec certaines associations de parents d’élèves ont fait l’objet d’échanges animés.


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