L’iniquité du statut de résident à l’AEFE en période de COVID-19

La crise sanitaire liées au COVID-19 met cruellement en évidence l'iniquité du statut de résident à l'AEFE.

La crise sanitaire liées au COVID-19 met cruellement en évidence l’iniquité du statut de résident à l’AEFE. Le Sgen-CFDT rappelle et commente cet état de fait.

Depuis la parution du décret 2002-22 créant les statuts de résident et d’expatrié pour les fonctionnaires détachés dans le réseau de l’AEFE, le Sgen-CFDT n’a cessé de dénoncer l’iniquité de ce double statut et de réclamer la création d’un statut unique des détachés. La crise sanitaire qui sévit dans le monde depuis plusieurs mois rend encore plus criante cette injustice.statut résident AEFE COVID-19

Dès 2002, le Sgen-CFDT s’était prononcé pour un statut unique. Depuis, l’opérateur public a utilisé massivement la transformation des postes d’expatrié·es en postes de résident·es pour réaliser d’importantes économies. Aujourd’hui, le statut de résident est la norme pour les enseignant·es. Seul·es ceux·celles qui ont des missions de conseil pédagogique et de formation bénéficient d’un statut d’expatrié. Et nombreux sont les postes de direction d’école qui sont transformés en postes de résident.

Pour ces fonctionnaires, mobiles dans la majorité des cas et donc expatrié·es de fait, les conséquences sont lourdes. Hormis des indemnités dont le montant est très inférieur à celles des expatrié·es, ils·elles sont contraint·es de financer eux·elles-mêmes leur mobilité. Ils doivent rester trois mois en contrat local à leur arrivée dans le pays d’exercice lorsque leur recrutement est différé.

COVID-19 à l’AEFE et statut de résident = absence de prise en charge de la mobilité

Les résident·es financent eux-mêmes leur mobilité. Ils s’acquittent de leur déménagement et billets d’avion ainsi que pour leur famille au départ en poste, au retour et pour les congés. Or la crise actuelle a vu le prix des billets d’avion s’envoler.

Alors que l’Agence se charge du financement des voyages des expatrié·es, les résident·es en fin de contrat contraint·es de rentrer en France, ceux·celles ayant obtenu un poste dans un autre pays et devant transiter vers ce pays se sont trouvé·es obligé·es de prendre des vols hors de prix. Pour eux·elles aucune aide n’est possible !

COVID-19 et obligation de se mettre en disponibilité pendant trois mois pour les personnels ayant un statut de résident

Pour acquérir la qualité de résident, ils·elles sont obligé·es de rester trois mois en contrat local. Durant cette période, ils·elles doivent se mettre en disponibilité de leur administration d’origine. Il en résulte la perte d’un trimestre de cotisation retraite et d’avancement de carrière, un salaire et une protection sociale aléatoires. Ce n’est qu’au terme de ces trois mois que débute leur détachement et leur contrat de résident.

Avec la crise et l’impossibilité pour certain·es de rejoindre leur poste à la rentrée, ces trois mois de disponibilité vont s’allonger d’autant. Pourtant, ils·elles seront en ce cas amené·es à reprendre l’enseignement à distance depuis la France avec de nouveaux·elles élèves et dans des conditions complexes. Pire, pour certain·es il n’est même pas certain que l’organisme gestionnaire accepte de les payer tant qu’ils·elles ne seront pas présent·es dans le pays !

À tou·tes ceux·elles qui ont repoussé l’idée du statut unique et qui lui ont préféré un statut de résident détourné pour préserver les avantages des expatrié·es, la crise actuelle montre avec cruauté quelle erreur ils·elles ont fait.