AEFE – Conseil d’administration du 16 mars 2022

La guerre en Ukraine et ses conséquences, l'aide exceptionnelle en cas de situation de crise, la révision des statuts des personnels détachés et du décret 2002-22, la labellisation AFNOR égalité professionnelle sont les sujets principaux abordés pendant ce Conseil d'administration.

Dans sa déclaration liminaire au Conseil d’administration de l’AEFE, le Sgen-CFDT a évoqué le conflit qui sévit en Ukraine. Nous avons réaffirmé notre soutien et notre solidarité avec le peuple et le mouvement syndical ukrainiens. Notre administratrice a exprimé sa solidarité envers les personnels des établissements français d’Ukraine et de Russie ainsi que pour les élèves et leurs familles qui ont été contraints de quitter leur pays d’accueil.

Recrutement des personnels enseignants

Le directeur de l’AEFE, Olivier Brochet, a avancé l’hypothèse de la tenue de commissions de recrutement ultérieures à celles du 14-16 mars, donc de nouveaux recrutements de détachés,  en cas de publication d’un nouveau décret. Si cette hypothèse se confirmait, les recrutements seraient ouverts à des personnels ne résidant pas dans le pays d’accueil.

Conseil d’administration de l’AEFE : point de situation

Le directeur de l’AEFE a souligné que les différentes crises ont apporté la preuve de la résilience du réseau.

Ukraine

Le président du conseil d’administration, Bruno Foucher, a salué la dignité des Ukrainiens. Il a évoqué l’exécution d’un plan préparé avec un cynisme complet. Il a assuré l’implication sans relâche du président de la République. Enfin, il a rappelé l’incertitude totale sur l’avenir et souligné l’impact que cette guerre aura sur la vie de toutes et de tous.

Le directeur de l’AEFE a signalé qu’étant donné l’intensité de la guerre, la réouverture des établissements scolaires n’est pas envisageable. Il a rappelé que tous les personnels français étaient en sécurité. Le seul agent resté sur place en raison de sa situation familiale a pu être évacué avec sa femme en Moldavie.

De nombreux élèves du Lycée Anne de Kiev ont quitté le pays pour se rendre en France mais aussi dans d’autres pays. Ils y sont scolarisés. Depuis le 10 mars, un enseignement à distance a ouvert : entre 25 et 40% des effectifs sont présents.

Russie

Le MAE a demandé aux personnels français, recrutés locaux et détachés, de quitter la Russie à l’exception du proviseur et du directeur administratif du Lycée Alexandre Dumas de Moscou (EGD). La situation est complexe en raison de la difficulté à trouver des vols et en raison des prix exorbitants.

Haïti

L’établissement a fermé ses portes pour des raisons sécuritaires. Les personnels détachés ont quitté le pays depuis plusieurs mois avec un impact très négatif sur les familles et l’établissement. Un encadrement hybride : élèves dans l’établissement et enseignants à distance est à l’étude.

Crise sanitaire

La situation s’améliore globalement. 93% des établissements sont ouverts en présentiel, 4% hybrides et 3% sont fermés. La situation en Asie reste particulièrement inquiétante : fermeture de longue date des établissements au Vietnam, aggravation de la situation en Chine (fermeture de l’établissement de Shanghai) et à Hong-Kong.

Conseil d’administration de l’AEFE : aide exceptionnelle en cas de situation de crise

Le Sgen-CFDT a accueilli favorablement la mise en place d’une aide exceptionnelle destinée à faire face aux dépenses d’urgence et surcoûts liés à l’arrivée en France. Les personnels français recrutés locaux des EGD et détachés du réseau pourront en bénéficier en cas de crise : guerre ou catastrophe naturelle. Nous nous sommes interrogés néanmoins sur le montant du plafond de 3000 €, les familles ne se limitant pas toutes à 4 personnes. Nous avons notamment demandé un déplafonnement ainsi qu’un relèvement de l’avance à hauteur de 80% au lieu de 30%.  L’administration a émis un avis favorable à notre demande de déplafonnement mais a rejeté la seconde.

Conseil d’administration AEFE et révision des statuts des personnels : décret 2002-22

Le nouveau cadre juridique tel qu’il se dessine ne nous satisfait pas même s’il apportera :

  • une prise en charge de la mobilité ;
  • un détachement dès la prise de fonction ;
  • la garantie pour les personnels recrutés avant 2019 de conserver leur statut de résident.

Nous l’avons rappelé dans notre déclaration liminaire, nous revendiquons depuis vingt ans la mise en place d’un statut unique. Or, la modification du décret se fera a minima. L’AEFE ne revient pas davantage sur la différence entre les montants indemnitaires seraefe conseil administrationvis aux personnels d’encadrement et de formation de formateurs d’une part et d’enseignement d’autre part. Les primes et indemnités mises en place à l’Éducation nationale et non servies aux personnels pour lesquelles le Sgen-CFDT se bat depuis des années non plus. Enfin, la réforme de l’avantage familial et des majorations familiales tant attendue pour plus de justice sociale est toujours en souffrance. De même, le Sgen-CFDT observe que la question de l’équité pour les personnels faux-résidents actuellement en poste ne fait pas l’objet d’attention dans le cadre des modifications envisagées alors qu’elle devrait l’être au tout premier plan.

Labellisation AFNOR égalité professionnelle

La volonté de l’AEFE est forte et est à saluer mais les résultats ne sont pas encore au rendez-vous. Les auditeurs AFNOR ont souligné quelques insuffisances. Les correctifs sont  en œuvre, preuve de l’implication de l’agence. Mais la question du recrutement est posée. Et les rémunérations, avec un écart constaté à plus de 22%, continue de soulever des interrogations et des attentes légitimes. Pour le Sgen-CFDT, l’avenir proche doit permettre de réduire des écarts terriblement significatifs. Il doit aussi permettre de féminiser le haut encadrement et l’encadrement. De même, pour le Sgen-CFDT, l’accès aux congés familiaux est un sujet  dont doit s’emparer l’AEFE. Leur défaut porte préjudice essentiellement au personnel féminin.

 

Le prochain conseil d’administration fixé le 30 juin prochain. Il permettra de revenir sur la refonte du décret régissant la situation administrative et financière des personnels détachés à l’Agence et sur son éventuelle application. Une présentation des Instituts régionaux de formation sera également  à l’ordre du jour.