Le Sgen-CFDT à la rencontre des collègues de Madagascar

La section Sgen-CFDT du lycée français de Tananarive est très implantée dans l’établissement et jouit d’une véritable reconnaissance pour le travail accompli pour les personnels de tous statuts.

Patrice

Patrice Rafalimanana, secrétaire de section, tête de liste Sgen-CFDT pour l’élection au comité technique de l’AEFE, et Pascale Canova, secrétaire nationale, ont été reçus par l’équipe de direction. Au cours de ce riche échange, des points tels que la réforme du lycée, la réforme de l’enseignement français à l’étranger, la formation des personnels, la situation sanitaire à Madagascar, la baisse des effectifs de l’établissement en gestion directe et les stratégies qui pourraient être déployées afin de l’enrayer ont été abordés.

Les surveillants du lycée

La mission a également permis d’échanger avec les personnels de vie scolaire, surveillants d’externat et d’internat, dont nombre d’entre eux sont employés en tant que vacataires. Les conditions d’emploi, la précarité que la relation contractuelle implique ont été abordés. La formation initiale et continue a également fait l’objet de discussions : les personnels, étudiants pour la plupart, se forment sur le tas ; les consignes sont transmises oralement avec parfois des injonctions contradictoires et les compétences s’acquièrent au contact des élèves. La piste d’un guide destiné aux néo-recrutés présentant missions, tâches et déontologie a été évoquée. Les besoins en formation continue ont également été identifiés : premiers secours, soutien psychologique, prévention des comportements à risque (drogue, alcool).

Les collègues de vie scolaire sont investis dans leur travail. Ils souhaitent que l’internat retrouve de son attractivité. Ils pensent que l’organisation de sorties encadrées (activité qui s’est considérablement réduite) pourrait améliorer la qualité de vie des internes.

Le Sgen-CFDT de Tananarive portera les revendications des collègues. Le Sgen-CFDT interrogera l’AEFE sur le nombre de contrats de vacataires au sein de l’établissement public.

Les personnels administratifs

La restructuration des services, l’annualisation du temps de travail et l’utilisation de nouveaux logiciels sur certains postes ont fait évoluer missions et tâches des personnels administratifs. Les collègues, tous désireux de continuer à évoluer professionnellement, signalent en outre que leur charge de travail augmente au fil des ans. Il est convenu que la diversification des missions devrait faire l’objet de l’établissement d’une fiche de poste. De même, un temps formalisé d’évaluation avec le supérieur hiérarchique permettrait de faire le point sur les améliorations à envisager sur les postes de travail ou l’organisation, sur la charge de travail et les moyens à déployer pour y pallier, sur les besoins en formation, les reclassements et l’accès à une nouvelle grille via la promotion interne ou bien encore d’évoquer la manière de servir. Les collègues s’accordent à dire qu’un rendez-vous annuel avec la hiérarchie permettrait également une meilleure reconnaissance de leur travail.

Les personnels TOS

Les personnels TOS du lycée français ont porté de nombreux thèmes sur la table.

Rémunération

L’inflation à Madagascar porte préjudice à l’ensemble des salariés et pèse davantage sur les petits salaires. À ce titre, les personnels TOS attendent de leurs représentants Sgen-CFDT qu’ils appuient leur demande de coup de pouce supplémentaire en faveur des grilles aux plus faibles rémunérations.

Polyvalence, fiche de poste et reclassement

La création de postes d’agents polyvalents survenue il y a trois ans devrait s’accompagner aujourd’hui de fiches de postes. En effet, sous prétexte de polyvalence, certaines tâches, comme des travaux lourds de manutention peuvent être assignées à des femmes qui se retrouvent en difficulté.

Un agent qui a bénéficié d’une promotion et donc d’un reclassement signale qu’il est toujours rémunéré sur son ancienne grille. Les élus locaux interviendront à son sujet.

Formation

La question de la formation fait débat : certains personnels bénéficient de formation continue, comme les personnels de cuisine, d’autres pas. À l’issue des formations, les agents souhaiteraient que leur soit délivrée une attestation.

Les personnels de santé

Sur le plan statutaire, l’âge limite de départ à la retraite des recrutés locaux est abordé : les cotisants à la CFE devraient pouvoir bénéficier des mêmes possibilités de départ à la retraite que les cotisants en France. Le volet métier est également largement abordé dans cet établissement qui abrite un internat, notamment sur le plan organisationnel : dans un pays aux conditions sanitaires dégradées, les personnels de santé ne chôment pas avec 95 élèves par jour en moyenne à l’infirmerie. La formation auprès des élèves en pâtit tandis que ce volet tient à cœur aux personnels.
S’ajoutent de fait au quotidien de multiples démarches du fait de la situation : recherche d’ambulances, de fournisseurs, etc. Au fil de la dégradation des conditions sanitaires nationales, les tâches évoluent et s’alourdissent dans le secteur santé. Une nouvelle organisation avec les conseillers principaux d’éducation permettrait d’alléger la charge de travail et une meilleure coordination, sachant que l’idéal serait de recruter une personne supplémentaire et d’envisager l’ampliation d’un service santé qui inclurait vie scolaire, médiation, prévention et accompagnement des élèves à besoins éducatifs particuliers : une telle organisation permettrait une meilleure coordination. Un dialogue sera engagé sur ce sujet avec la direction qui pour l’heure, met en œuvre une campagne de vaccination contre la rougeole pour contrecarrer une épidémie naissante.

Les personnels enseignants

Les personnels présents sont inquiets : inquiets sur l’avenir du lycée de Tananarive, inquiets sur leur avenir statutaire. L’absence de visibilité, d’informations faute de dialogue social et de compte-rendu d’étape leur font craindre un avenir sombre. Le fait qu’a priori les statuts des personnels ne devraient pas faire l’objet d’une réforme dans un premier temps ne les rassure pas pour autant : à Tananarive, les résidents et recrutés locaux volontaires se voient déjà assigner des missions de formation rémunérées en IMP d’un montant trop faible en regard de la lettre de mission, les EEMCP2 n’ayant pas suffisamment de temps pour couvrir l’ensemble des besoins. La charge de travail de ces personnels augmente et la question est de savoir si une mission de formation peut être valorisée de cette façon ou faire l’objet d’un allègement de service.

Certaines questions d’ordre général sont abordées :

  • l’évaluation des recrutés locaux avec des temps de formalisation et la mise en place d’accélérateur de carrière ;
  • la fermeture de fait de l’accès à la Fonction publique pour les recrutés locaux compte tenu du nombre d’années qui doivent être passées en France et la mobilité imposée annoncée par le MEN ;
  • l’indemnité des CPE, une revendication toujours inaboutie ;
  • les mesures de carte scolaire et la règle à appliquer localement : celle du dernier arrivé ? celle du plus ancien car il coûterait plus cher ?
  • les non-renouvellements de détachement : des motivations d’incompétences émergent avec des mensonges éhontés.

Au plan local, les personnels souhaiteraient connaître le retour de l’AEFE sur le règlement intérieur du travail qui lui a été adressé et également disposer du dernier audit comptable et financier.


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