AEFE – Commission interne du 28 janvier 2020

Futur organigramme : commission interne ou dialogue (social) de sourds entre les organisations syndicales et l’administration.

Lors de la commission interne, le Sgen-CFDT ainsi que les autres organisations syndicales ont parlé d’une seule voix, manifestant leur très vif mécontentement. Elles ont voté unanimement contre le projet de réorganisation des services centraux qui leur a été soumis.commission interne

Lire la déclaration liminaire du Sgen-CFDT : quel accompagnement du changement ?

Méthode et management à revoir : une direction dans le déni

Le directeur-adjoint Jean-Paul Négrel a présidé la commission en l’absence du directeur Olivier Brochet, pourtant porteur et responsable du projet. Pour l’administration, le futur organigramme apportera en clarté et sera adapté aux enjeux. La consultation avec les personnels a été menée dans la réflexion et la discussion avec une bonne prise en considération des avis des chefs de service : deux réunions avec les représentant·es des personnels, une assemblée générale le 13 janvier.

Le Sgen-CFDT ne partage pas cet avis et estime que la direction est dans le déni. La méthode est à corriger. Il le fait savoir.

1.       Audit : dès qu’il a eu connaissance qu’un audit serait mené, le Sgen-CFDT a demandé à être entendu puis à disposer du rapport. Sans effet. Rien de tel pour susciter la défiance des agents et de leurs représentant·es : en gestion des Relations Humaines (RH) , lorsqu’une réorganisation se fait, représentant·es et personnels doivent être associés au processus et à la réflexion.

2.       Un nouvel organigramme se construit en faisant adhérer le personnel d’encadrement au projet : supprimer un ou des postes d’encadrement, opérer des changements sans conservation a minima du niveau de responsabilité contribue à l’inverse à augmenter l’anxiété et à susciter la défiance des agent·es.

3.       Les choix doivent être explicités, notamment ceux qui affectent profondément des services et transforment certains postes. Les agents concernés doivent être entendus et en priorité ceux dont les missions évolueront fortement.

4.       L’absence d’engagement sur le  maintien de la rémunération au renouvellement de contrat a un effet désastreux sur le collectif de travail.

5.       Lors d’une réorganisation, ceux et celles qui ont une aptitude plus forte à communiquer sur leurs compétences que des collègues plus discret·es sont susceptibles de mieux tirer leur épingle du jeu. Cette donnée RH doit être intégrée au processus de réflexion et de décision.

La CFDT est mécontente, elle exige une réaction forte face à la violence qui s’exerce sur le collectif de travail.

 

Les points chauds de la commission interne

Orientation, communication, service prévention et protection des établissements

1.       Gestion d’un côté, formation de l’autre : la dilution du service d’orientation (SORES) au sein de la future direction de l’enseignement, de l’orientation et de la formation ne convainc pas. L’administration répond que l’activité du SORES gagnera en lisibilité en étant intégrée à la future direction et qu’il sera moins isolé. Elle signale la transversalité.

 

2.       La suppression du service de communication est incompréhensible : tous les opérateurs publics sous tutelle du MEAE disposent selon les cas d’une direction, d’un service, d’une délégation, d’un pôle… de la communication, tous rattachés à la direction. Dans le projet de l’Agence, le service est divisé et intégré sans cohérence. L’administration répond que les autres opérateurs n’ont pas d’élèves et que le schéma communication institutionnelle d’une part et communication événement et valorisation du réseau d’autre part répondra aux besoins. Le Sgen-CFDT signale que la gestion des réseaux sociaux et du site Internet concerne tous les domaines, même le service immobilier ! Il demande que la communication soit placée au niveau de la direction.

 

3.       Le service prévention et protection des établissements (SPPE) disparaît avec la sécurité immobilière d’une part et la formation PPMS (Plan Particulier de Mise en Sûreté) au niveau de la direction. Le Sgen-CFDT s’étonne que la formation aux premiers secours ne soit pas plutôt rattachée au service pédagogique, que la question sécuritaire ne concerne que le bâtimentaire et que la sûreté disparaisse. Pour les questions de sûreté et de sécurité, l’administration précise que le futur directeur général-adjoint sera officier de sécurité, à l’instar du numéro 2 en ambassade. Pour le Sgen-CFDT, la réponse ne satisfait pas : à ses yeux, la sûreté disparaît tandis que cette spécialisation est indispensable à l’agence.

Le Sgen-CFDT a demandé que la direction se rapproche des personnels de ces services particulièrement impactés au regard du projet. Elle s’y est engagée.

Service des relations extérieures

Ce cabinet qui n’en porte pas le nom suscite des interrogations quant à certaines missions attribuées, étrangement positionnées dans l’organigramme : gestion de communauté en ligne et formation premiers secours notamment.

Cartographie et postes

La cartographie n’a pu être abordée et le Sgen-CFDT reviendra poste par poste sur la situation des agents dont les adjoints.

Certaines dénominations de postes seront amenées à évoluer comme probablement « l’analyste pays ». Il y aura des clarifications avec des fiches process.

Plusieurs postes seront créés. Les évolutions se feront au gré des départs naturels.

Renouvellement de contrat

À la demande du Sgen-CFDT, il est répondu que la seule assurance donnée est celle du maintien de la rémunération à échéance du contrat. Quant au renouvellement de détachement, l’Agence « n’est pas condamnée à garder les personnes ». Les agent·es apprécieront.

En revanche, afin d’attirer les personnels sur des postes attractifs, les emplois fonctionnels, dont on nous avait dit qu’il n’en était plus question il y a quinze jours, sont de nouveau pleinement envisagés pour la direction générale, les postes d’attachés d’administration. Dira-t-on à ces derniers que l’Agence « n’est pas condamnée à garder les personnes » pour circonvenir les difficultés à recruter ?

Futur format de la réunion de service du mardi

La réunion de service « nouvelle formule » sera la suivante : direction générale, secrétariat général, direction. Elle sera élargie une fois par mois. Ce sera par exemple le rythme d’échange des chefs de secteurs avec la direction. Dès la présentation initiale, le Sgen-CFDT a déploré la verticalité de l’organisation et il nous a été objecté que nous nous trompions…

 

Le Sgen-CFDT déplore un dialogue de sourds et l’absence de négociations. Il demande que l’administration fasse un relevé de décisions de ce qui sera intégré dans son projet à l’issue des discussions avec les organisations syndicales et le consigne dans le procès-verbal de la commission. Refus.

Bilan de la commission interne

Le Sgen-CFDT n’était pas opposé au principe d’une réorganisation des services. Il dénonce aujourd’hui avec force la brutalité de la méthode. Il demande un changement de cap RH radical. Il en appelle solennellement à une réorganisation par la bienveillance, la reconnaissance et des évolutions en conséquence.

Le projet doit impérativement être amélioré et les personnels rassurés. En l’absence d’évolution nette, il émettra un avis négatif au comité technique et restera très mobilisé.


Lire le compte-rendu du CHSCT du 21 janvier 2020

Lire le compte-rendu de la commission interne du 15 octobre 2019