Le Sgen-CFDT a participé à une réunion virtuelle avec le service pédagogique de l’AEFE sur les problèmes spécifiques posés par le télétravail et l’enseignement à distance dans le premier degré.
Le Sgen-CFDT a échangé avec Vassiliki Driancourt, cheffe du service pédagogique de l’AEFE et Alain Trintignac, inspecteur de l’Éducation nationale sur les difficultés rencontrées dans le cadre du télétravail dans le premier degré. L’objectif a consisté à identifier les principaux points posant problèmes dans le dispositif mis en place. Pour ce faire, le service pédagogique organise des réunions régulières avec les responsables de zone, les directeur·rices d’école et les 17 IEN, avec mutualisation des bonnes pratiques.
Télétravail et problèmes spécifiques dans le premier degré à l’AEFE
Les remontées du terrain ont principalement porté sur :
- la charge de travail des enseignant·es jugée souvent excessive, en particulier pour celles·ceux qui sont chargé·es de famille,
- la pression de la part des directions – elles-mêmes sous celle des parents – pour effectuer des visioconférences avec mesure du temps passé,
- la difficulté d’évaluer les travaux des élèves,
-  les multiples tâches de secrétariat de fait : rassembler les envois des élèves par courriel, photos, gestion des outils numériques…
-  les instances de coordination et de concertation que sont les conseils de maîtres et conseils de cycles ne sont pas suffisamment réunies ou investies. Inversement, les 108h sont parfois largement dépassées.
Le Sgen-CFDT a aussi rappelé les problèmes posés par l’équipement numérique des familles, inégal surtout quand utilisé par plusieurs membres d’une même famille, les très grosses difficultés des familles non francophones à suivre leurs enfants et le creusement des inégalités sociales comme en France. Ces questions restent malheureusement souvent sans réponse à l’heure actuelle au sein de l’AEFE.
De façon générale, les élèves ne maîtrisent pas les outils numériques en autonomie, ce qui est encore plus vrai en maternelle et requiert la présence d’un parent pour lancer et expliquer les tâches.
Les principes directeurs de l’organisation du télétravail, de l’enseignement à distance dans le premier degré à l’AEFE
Quelques principes directeurs ont été rappelés dans un contexte mondial où il faut s’adapter avec une très grande inégalité d’accès au numérique entre la zone Amérique du Nord où les pratiques numériques sont les plus développées et d’autres comme l’Afrique ou l’Océan Indien où la transmission des cours se fait sous forme papier quand les élèves ne peuvent se connecter :
- Les visioconférences sont importantes pour les élèves et en particulier celles·ceux de maternelle qui ont besoin de garder le contact avec leur enseignant·e : en maternelle, les pratiques durent de 10 à 15 minutes tous les jours ou tous les deux jours. Une heure d’affilée de visioconférence n’est en revanche pas envisageable pour des enfants de 3 ans : c’est trop.
- Vassiliki Driancourt estime que très peu de collègues refusent des visioconférences par principe. C’est en général un manque de formation à des outils non exigés précédemment. Une formation à distance aux utilisations pédagogiques de la visioconférence a été très appréciée.
- Les visioconférences (temps synchrones) ne sont pas des fins en soi, les outils ne sont pas à opposer les uns aux autres. Des temps asynchrones sont nécessaires.
- Les temps quotidiens d’activités structurées sont de 2 heures par jour en cycle 1 et 3h/j en cycle 3. Ils sont enrichis d’autres activités hebdomadaires, en particulier sous la forme de projets.
- Des outils de pilotage et de communication sont mis en place sur la plateforme M@gistere pour les IEN et les conseillers pédagogiques avec mutualisation des bonnes pratiques et beaucoup de matériaux montrant une grande inventivité et créativité de la part des enseignants. Un padlet sur la tenue des instances et des ressources pour aider les enseignants face à l’évaluation à distance.
- L’évaluation par semestre a été encouragée pour libérer sa pression. Selon la date du début du confinement, de fin janvier à mi-mars, hors rythme Sud, des éléments tangibles existaient parfois permettant une évaluation du 2e trimestre. Par ailleurs, on peut considérer ce temps comme une formidable occasion de valoriser l’évaluation par compétences en jugeant l’acquisition progressive des élèves, les attendus de fin de cycles étant rappelés dans la note de service du 28 mai 2019. Ceci doit seulement être nuancé par l’existence de systèmes scolaires locaux qui imposent parfois une évaluation chiffrée.
Les questions liées à la réouverture seront traitées en CHSCT
Pour l’AEFE et quand les législations locales le permettent, ce sont les maternelles et les classes à examens du cycle terminal qui doivent être prioritaires lors de la reprise, avec toutes les difficultés pour mettre en place les gestes barrière avec les petits. Le Sgen-CFDT sera vigilant quant aux conditions des réouvertures. La santé et la sécurité de tous, personnels et enfants, passe avant toute autre considération.
Les problèmes liés à la surcharge de travail sont donc surtout dus à des problèmes de gouvernance pour lesquels il est important de réagir et de nous communiquer les difficultés rencontrées. Le Sgen-CFDT agit, en France et à l’étranger, pour l’intérêt des élèves et des personnels de l’éducation à l’étranger. Pour les personnels, leur travail considérable fourni en ce moment de confinement général doit être respecté et reconnu.
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